En 2007, Dave Asprey s’effondre. À seulement 35 ans, ce brillant entrepreneur de la Silicon Valley, pourtant millionnaire, est en mauvaise santé : il pèse plus de 135 kilos, dort mal, manque de concentration et souffre de fatigue chronique.
Plutôt que de s’en remettre aux solutions classiques — médicaments, diètes populaires, conseils généralistes — il décide de faire ce que personne n’ose vraiment faire à cette époque : se traiter comme un système à hacker.
Se hacker soi-même : la naissance d’un mouvement
C’est en cherchant à comprendre les moindres mécanismes de son corps que Dave Asprey découvre une voie nouvelle : celle du biohacking.
Il se documente, expérimente, mesure, teste — sur lui-même. Régime cétogène, compléments alimentaires, capteurs de sommeil, méditation, cryothérapie, exercices de respiration, luminothérapie, neurostimulation… Tout y passe. Il investira plus d’un million de dollars pour améliorer son cerveau, sa longévité, sa forme physique et mentale.
L’un de ses coups d’éclat ? Le désormais célèbre Bulletproof Coffee, un café mélangé à du beurre et de l’huile TCM, censé améliorer la satiété et la concentration. Loufoque à première vue, cette boisson devient virale dans les milieux tech et sportifs.
Mais le plus important, c’est l’idée derrière : reprendre le contrôle sur son propre fonctionnement, comme on réglerait un moteur de voiture.
Le biohacking, c’est quoi exactement ?
Derrière le terme se cache une philosophie simple, mais puissante :
« Hacker » son corps et son esprit en s’appuyant sur la science, la technologie et l’expérimentation personnelle pour vivre mieux, plus longtemps, et en meilleure santé.
Cela peut passer par des choses très accessibles : bien manger, mieux dormir, méditer, faire du sport… Ou, à l’image d’Asprey, par des techniques plus poussées : capteurs biologiques, injections régénératives, implants, ou analyses ADN.
Trois piliers fondamentaux
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Personnalisation : chaque corps est unique. Le biohacker s’appuie sur ses données (sommeil, glycémie, rythme cardiaque, etc.) pour ajuster ses choix.
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Autonomie : il apprend, teste, observe, documente — souvent sans attendre la validation institutionnelle.
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Optimisation globale : il ne s’agit pas simplement de corriger un symptôme, mais d’améliorer la totalité du système humain (énergie, humeur, concentration, longévité, etc.).
Des outils concrets au quotidien
Le biohacking ne se résume pas à quelques gadgets futuristes. Voici des exemples inspirés de l’approche d’Asprey, applicables à tout un chacun :
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Optimiser son sommeil : filtrer la lumière bleue le soir, utiliser des simulateurs d’aube, suivre ses cycles de sommeil via une application.
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Booster sa concentration : café « amélioré », respiration en cohérence cardiaque, nootropiques naturels (compléments naturels ou synthétiques utilisés pour booster la concentration, la mémoire et la clarté mentale).
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Renforcer sa vitalité : alimentation cétogène, jeûne intermittent, exposition au froid (douches glacées).
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Suivre ses données : porter une bague Oura, une montre connectée, analyser sa fréquence cardiaque ou ses cycles d’énergie.
Les compléments alimentaires : leviers clés du biohacking
Asprey ne jure que par eux. Dans une logique de micro-ajustements biologiques, certains compléments peuvent réellement faire la différence :
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Vitamine D : pour l’immunité, l’énergie, la régulation hormonale.
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Oméga-3 (EPA/DHA) : pour le cerveau, le cœur, et l’inflammation.
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Magnésium : pour le stress et le sommeil.
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Coenzyme Q10, Zinc, protéines, ou encore multivitamines complètent l’arsenal.
Dans le registre plus avancé : adaptogènes (comme l’ashwagandha), nootropiques (comme la L-théanine) ou substances ciblées (peptides, choline, etc.) permettent un travail précis sur la cognition et l’adaptation au stress.
Un futur à 180 ans ?
Dave Asprey ne cache pas son ambition : vivre jusqu’à 180 ans. Ce chiffre semble démesuré. Mais au fond, ce n’est pas une question d’années. C’est une manière de dire :
« Je veux vivre intensément, lucidement, et en pleine santé le plus longtemps possible. »
Ce rêve, partagé aujourd’hui par des millions d’adeptes du biohacking, incarne une transformation culturelle profonde : celle du passage d’un rôle passif face à sa santé, à un rôle d’acteur éclairé et proactif.
En résumé
Le biohacking n’est pas une lubie de techno-geeks. C’est un mouvement qui explore une nouvelle manière de prendre soin de soi, avec rigueur et curiosité.
Il peut être high-tech, ou très simple. Radical, ou progressif. Mais dans tous les cas, il repose sur une conviction essentielle :
Notre corps est une machine fascinante. Et avec les bons réglages, nous pouvons en faire bien plus que survivre : nous pouvons vivre pleinement.