l y a aujourd’hui en France une inquiétude grandissante chez les médecins : certains cancers progressent fortement chez les moins de 50 ans. Cancer du côlon, du pancréas, du sein… Ces maladies, autrefois rares chez les jeunes adultes, deviennent plus fréquentes, au point de modifier les réflexes de diagnostic. Ce qui autrefois n’alarmait pas (comme une petite boule dans un sein) déclenche aujourd’hui une mammographie immédiate.
Des causes multiples… mais un même terrain
Pourquoi cette hausse ? Les chercheurs évoquent un faisceau de causes : pollution, sédentarité, exposition aux perturbateurs endocriniens, mais surtout alimentation. À 40 ans, une personne a déjà ingéré environ 22 tonnes de nourriture, soit 40 000 repas. Autant dire que ce que nous mettons dans notre bouche chaque jour a un effet direct sur notre santé, pour le meilleur… ou pour le pire.
Les produits ultra-transformés sont particulièrement dans le viseur. Une étude montre qu’une hausse de 10 % de leur consommation entraîne une augmentation de 10 % du risque de cancer. Leur omniprésence dans nos supermarchés est donc un véritable enjeu de santé publique.
Microbiote, fibres et inflammation
Un autre acteur clé dans cette affaire : notre microbiote intestinal. Véritable écosystème vivant, il joue un rôle central dans l’immunité, la digestion, et même la prévention de certains cancers. Et ce microbiote, que les antibiotiques peuvent fortement déséquilibrer, est aussi nourri… par ce que nous mangeons.
Des aliments riches en fibres comme les brocolis, lentilles, pois chiches, haricots ou encore fruits de saison comme le kaki sont de véritables trésors pour notre flore intestinale. Les fibres ne sont pas digérées par notre corps, mais servent de nourriture aux bonnes bactéries, qui produisent des molécules anti-inflammatoires essentielles.
On sous-estime encore trop la puissance de la simple recommandation « 5 fruits et légumes par jour ». Pourtant, leur effet protecteur contre le cancer du côlon ou du sein est aujourd’hui bien documenté. Comme le dit joliment le médecin interrogé : « Nous sommes ce que nous mangeons. »
Plastique et eau : un cocktail toxique ?
Autre perturbateur sournois : le plastique, notamment celui des bouteilles d’eau. Lorsqu’elles traînent plusieurs jours ouvertes ou chauffent dans une voiture, elles libèrent des microplastiques, qui agissent comme perturbateurs endocriniens. Ces substances sont soupçonnées d’augmenter le risque de cancers hormonodépendants, comme le cancer du sein.
Et l’eau du robinet ? Si elle est très contrôlée en France, certaines vieilles canalisations en PVC pourraient libérer du chlorure de vinyle monomère, un gaz cancérogène. Mais attention à ne pas diaboliser l’eau à tort : selon les experts, l’eau potable ne représente que 5 à 10 % de notre exposition aux polluants. Le vrai danger est ailleurs : dans notre alimentation, et notamment dans les résidus de pesticides.
En résumé : que faire concrètement ?
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Réduire drastiquement les produits ultra-transformés
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Favoriser les fibres (légumineuses, fruits, légumes)
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Manger varié, de saison
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Limiter les antibiotiques non nécessaires
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Boire dans des contenants durables, et éviter les bouteilles plastiques réutilisées
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Prendre soin de son microbiote, et le nourrir sainement
Ce n’est pas une recette miracle, mais une hygiène de vie cohérente, qui peut réellement réduire le risque de cancer, surtout chez les jeunes générations.