
Voici une image d’IRM dynamique lombaire en flexion‑extension (sagittal) obtenue en position debout :
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À gauche : position neutre, colonne lombaire avec lordose physiologique.
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Au centre : en flexion, la courbure s’aplanit, les disques sont comprimés en antérieur et étirés en postérieur.
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À droite : en extension, la courbure s’accentue, les disques sont compressés en postérieur, ce qui réduit l’espace canalaire, en particulier au niveau des ligaments jaunes.
Ce que permet de visualiser l’IRM dynamique lombaire
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Accentuation de la lordose en extension
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Cela provoque un bombement postérieur du disque : la hernie présente en antérieur dans la flexion peut s’aggraver en extension .
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Le ligament jaune se plisse (terme : buckling), réduisant le calibre du canal rachidien (sténose) .
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Instabilité vertébrale détectée
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Des diapositives vertébrales (spondylolisthésis évolutif) apparaissent en extension/flexion, visibles sur les radiographies dynamiques. Cela aide à diagnostiquer une instabilité segmentaire (translation > 5 mm ou angulation > 10°).
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Hernie discale fonctionnelle
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L’IRM montre quels segments se comportent pathologiquement uniquement en charge, orientation expliquée par un bombement discal plus prononcé en extension .
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Corrélation clinique renforcée
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Elle permet de relier des symptômes mécaniques (douleur à la position debout, extension, marche) à des images concrètes de rétrécissement canalaire ou de glissement vertébral .
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Interprétation des contraintes discales
Mouvement | Contraintes discales principales | Risques potentiels |
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Flexion | Compression antérieure, tension postérieure | Tension ligament jaune, hernie postérieure |
Extension | Compression postérieure, réduction des espaces discaux | Sténose canalaire, bombement ligament jaune, hernie plus visible |
Instabilité | Translation/angulation anormales lors du mouvement | Risque de glissement rachidien, douleur mécanique |
En résumé
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L’IRM dynamique lombaire en position debout reproduit les contraintes réelles subies par la colonne.
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Elle révèle les modifications fonctionnelles invisibles en IRM statique (notamment en supin).
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Elle permet d’objectiver la sténose canalaire ou foraminale et l’instabilité vertébrale spécifiques à certains mouvements ou positions.
il est tout à fait normal que l’extension lombaire aggrave la douleur, dans certains cas cliniques précis. Ce n’est pas une règle absolue, mais cela peut s’expliquer mécaniquement et cliniquement par les contraintes générées sur les structures postérieures du rachis.
Pourquoi l’extension lombaire peut-elle aggraver la douleur ?
1. Réduction de l’espace foraminal et du canal rachidien
En extension, les foramens intervertébraux (trous de conjugaison) se referment, ce qui peut comprimer une racine nerveuse.
Le ligament jaune (ligamentum flavum) se replie et s’épaissit (buckling), ce qui peut réduire l’espace disponible pour la moelle ou les nerfs.
Cela peut déclencher des douleurs de type radiculaires (sciatique, cruralgie).
2. Compression postérieure du disque
L’extension accentue la pression sur la partie postérieure du disque, là où les hernies apparaissent le plus souvent.
Si une hernie discale postérieure ou une protrusion existe déjà, l’extension peut l’aggraver mécaniquement.
3. Sténose lombaire (canal étroit)
Chez les patients avec une sténose lombaire (souvent liée à l’âge, à l’arthrose, ou à une hypertrophie ligamentaire), l’extension provoque :
Une diminution du diamètre du canal rachidien
Une majoration des symptômes (douleur, fourmillements, faiblesse)
Ce phénomène est typique du syndrome de la queue de cheval en position debout ou en marche prolongée, soulagé en flexion (position assise ou penchée en avant).
Exemples cliniques
Pathologie | Extension aggravante ? | Mécanisme |
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Sténose lombaire | ✅ Oui | Réduction du canal, compression neurogène |
Hernie discale postérieure | ✅ Oui | Compression postérieure accrue |
Arthrose facettaire | ✅ Oui | Compression des articulations postérieures |
Instabilité vertébrale | ✅ Parfois | Glissement accentué en extension |
Discopathie dégénérative | ❌ Parfois non | Extension soulage en cas de surcharge antérieure |
Ce n’est pas « anormal » : c’est révélateur
Ce n’est pas un problème en soi que la douleur s’aggrave en extension — c’est une information précieuse pour le diagnostic.
L’IRM dynamique aide à objectiver cela : si l’image montre un rétrécissement net en extension à l’étage douloureux, le lien est confirmé.
Dans ce cas précis, l’extension lombaire est douloureuse et les techniques McKenzie en extension (position de sphynx) serait inefficaces
IRM dynamique cervicale
IRM dynamique cervicale : comprendre la douleur en mouvement
Observez comment la colonne cervicale réagit en flexion et en extension. Ce type d’examen met en évidence des variations mécaniques qui peuvent expliquer l’aggravation des douleurs selon la position du cou.
Rassurez-vous, il n’est pas nécessaire de passer une IRM dynamique pour soulager vos douleurs. Une IRM classique suffit généralement.
En consultation, un bilan clinique bien mené permet déjà d’identifier les mouvements douloureux, de comprendre l’orientation d’une éventuelle hernie, et d’adapter les gestes à éviter ou à privilégier.