Douleurs dans le bras ou la main : et si l’origine venait du cou ?

Il est fréquent de ressentir des fourmillements dans les doigts, des douleurs au niveau du coude ou de l’épaule, voire une perte de force dans la main. Spontanément, on pense à un problème local : articulation, tendinite, lésion musculaire… Pourtant, dans de nombreux cas, l’origine se situe plus haut, au niveau du cou. Et vous allez voir qu’il est assez simple de le comprendre et surtout de le différencier.

Les cervicales, une véritable “boîte électrique”

La colonne cervicale abrite les racines nerveuses qui descendent jusque dans les épaules, les bras et les mains. Chaque racine sort entre deux vertèbres et distribue :

  • de la force musculaire (exemple : fléchir le coude ou ouvrir la main),

  • de la sensibilité (une zone de peau précise qui transmet les sensations tactiles),

  • parfois un réflexe (testé par le marteau médical).

Lorsque l’une de ces racines est irritée ou comprimée (arthrose, hernie discale, contracture musculaire, blocage articulaire), elle peut entraîner une douleur, des engourdissements ou une perte de force dans le territoire du nerf concerné.

Dans les formes aiguës, on parle de névralgie cervico-brachiale (NCB). Mais il existe aussi des formes plus discrètes, chroniques ou trompeuses, souvent confondues avec une tendinite ou un syndrome du canal carpien.

Comment ça se manifeste ?

Chaque racine correspond à une zone spécifique :

  • C5 : douleur dans l’épaule ou sur la face externe du bras, difficulté à lever le bras.

  • C6 : fourmillements dans le pouce et l’index, perte de force pour plier le coude ou tenir un objet.

  • C7 : douleur à l’arrière du bras ou jusque dans le majeur, faiblesse pour pousser ou tendre le coude.

  • C8 : engourdissements dans l’annulaire et l’auriculaire, perte de force dans la main.

Pourquoi chercher l’origine ?

Parce que traiter uniquement la zone douloureuse (main, coude ou épaule) ne suffit pas si le problème démarre du cou. En ostéopathie, j’aborde toujours le corps dans sa globalité. Identifier l’origine des symptômes permet d’agir à la source et d’éviter que le problème ne devienne chronique.

En consultation, je pratique des tests spécifiques afin de vérifier si vos douleurs au bras viennent d’une atteinte cervicale. Cela permet de ne pas s’acharner à soigner localement une zone — muscle ou articulation — qui n’est en réalité que la conséquence d’un déséquilibre plus haut placé.

Cas clinique : le faux “tennis elbow”

L’épicondylite, ou tennis elbow, se traduit par une douleur sur le bord externe du coude. Elle est fréquente, même chez des patients qui n’ont jamais tenu de raquette. Cette douleur est souvent attribuée à une tendinite des muscles extenseurs de l’avant-bras… mais pas toujours !

Thierry, 42 ans, employé de bureau, consulte pour une douleur persistante au coude. Ses muscles sont sensibles à la palpation et l’extension du poignet déclenche aussitôt la douleur. Pourtant, détail surprenant : lorsqu’il incline la tête du même côté, sa douleur disparaît immédiatement. Le diagnostic devient alors évident : il ne s’agit pas d’une tendinite, mais d’une irritation de sa sixième cervicale (C6). Quelques séances visant à améliorer la mobilité de son cou ont suffi pour faire disparaître son “tennis elbow” sans toucher directement au coude.

Que faire si vous ressentez ce type de douleurs ?

  • Ne pas négliger des fourmillements persistants ni une perte de force.

  • Consulter un professionnel (ostéopathe, médecin, kinésithérapeute) pour établir un diagnostic précis.

  • Adopter des gestes simples au quotidien : corriger sa posture, renforcer les muscles du dos, entretenir la souplesse cervicale.

👉 En résumé : une douleur dans le bras ou la main n’est pas toujours un problème local. Bien souvent, c’est votre cou qui “parle”. Prendre soin de ses cervicales, c’est aussi protéger la santé de vos bras et de vos mains. En consultation, j’analyse toujours l’origine des douleurs — qu’elles soient d’ordre musculaire, articulaire, nerveux ou postural.

Connaître le fonctionnement de son corps, c’est déjà faire un pas vers la guérison.

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